Les Ministres wallons et bruxellois de l’Environnement Carlo Di Antonio et Céline Fremault sont consternés par la position que la Belgique défend ce mardi et qui vise à soutenir la proposition de la Commission européenne de renouveler l’approbation du glyphosate.
Les Ministres Di Antonio et Fremault ont déjà demandé officiellement aux Ministres fédéraux compétents d’interdire la mise sur le marché du glyphosate.
Le glyphosate est la substance active du pesticide bien connu RoundUp. Un produit classifié comme cancérigène probable par l’Agence internationale de recherche sur le cancer de l’OMS que les particuliers non informés utilisent pourtant sans protection et généralement en surdose.
Pourtant, le Ministre fédéral MR de l’Agriculture Willy Borsus a indiqué vendredi dernier qu’il soutiendrait la proposition de la Commission européenne de renouveler l’approbation du glyphosate.
Pour Carlo Di Antonio et Céline Fremault, cette position s’apparente à de la lâcheté environnementale. Ils sont stupéfaits par la position que le Ministre Borsus – représentant la Belgique – défendra à l’Europe ce mardi !
Si les réalités à Bruxelles et en Wallonie ne sont pas les mêmes, les ministres de l’Environnement Carlo Di Antonio et Céline Fremault s’accordent sur le point que les pesticides dont le glyphosate représenteraient un réel risque pour la santé humaine et pour l’environnement.
La Wallonie et Bruxelles-Capitale sont très actives en matière de prévention d’utilisation de pesticides. Dans cette logique, la Ministre Céline Fremault proposera une interdiction d’utilisation du glyphosate sur le territoire bruxellois le 20 mars à l’occasion de la Semaine sans pesticides. De son côté, Carlo Di Antonio souhaite suivre l’exemple des Pays Bas et voir interdire l’utilisation du glyphosate pour tous les particuliers et les services communaux en Wallonie.
Carlo Di Antonio et Céline Fremault soulignent l’importance, pour les particuliers comme pour les professionnels, de réduire significativement l’utilisation des pesticides et de favoriser l’usage d’alternatives plus respectueuse d’un développement durable.
Si les pesticides ont contribué à améliorer la maîtrise des ressources alimentaires et de la santé publique (en particulier dans la lutte contre les insectes ou contre les vecteurs de maladies par exemple), le revers de la médaille est rapidement apparu : des phénomènes de résistance chez les insectes, puis des troubles de la reproduction chez les oiseaux, ont montré de façon spectaculaire les limites et les dangers de ces substances pour l’environnement et pour les écosystèmes. Les dangers de ces substances ont également été identifiés sur les êtres humains. Ils seraient à l’origine de maladies tels que cancers, maladies neurologiques, diminution de la fertilité…
L’Agence internationale de recherche sur le cancer de l’Organisation mondiale de la santé (Iarc) a classé le 20 mars 2015, cinq pesticides comme cancérogènes « probables » ou « possibles » pour l’homme. Il s’agit du malathion, du diazinon, du tetrachlorvinphos, du parathion et du glyphosate. Pour les quatre premiers, la Belgique avaient déjà pris les mesures pour interdire leur commercialisation et leur utilisation.