Cher M. Ceysens,
Cher Monsieur Tockert,
Bonjour à toutes et à tous,
Je tiens tout d’abord à vous remercier pour cette invitation. En ma qualité de Ministre en charge de la Politique d’aide aux Personnes Handicapées, je me réjouis d’être présente parmi vous aujourd’hui à l’occasion de l’inauguration de ce nouveau projet « AUT TRAVAIL ». C’est d’ailleurs avec beaucoup d’enthousiasme que j’ai participé ce matin aux diverses activités menées par ces jeunes. J’attache énormément d’importance à être sur le terrain pour rencontrer les personnes, partager leurs expériences et connaître ainsi les projets qui sont portés par les nombreuses associations actives dans le secteur du Handicap. Cela m’intéressait d’autant plus qu’en tant que Ministre de l’environnement, j’attache évidemment une attention particulière aux projets sociaux innovants qui s’inscrivent dans une logique d’économie circulaire.
Comme vous avez pu le constater, parmi les diverses priorités que nous avons fixées cette année, l’une d’elles portait sur la mise en place d’un Plan Autisme Transversal afin d’assurer que la prise en charge et les conditions de vie de toutes les personnes concernées par l’autisme (enfants, adultes, familles…) puissent être améliorées.
Les actions des secteurs du Handicap, de la Petite Enfance et de l’Enseignement ont ainsi été coordonnées au niveau francophone. Il s’agit d’une stratégie d’actions conjointes qui valorise certaines mesures existantes, les renforce quand cela est nécessaire, soutient des initiatives nouvelles et propose des pistes complémentaires. Le principal objectif poursuivi vise à permettre une individualisation du soutien à la personne tout au long de sa vie et à lui garantir son inclusion dans la société.
Certaines actions concernent le dépistage et l’annonce du handicap dès le plus jeune âge, d’autres renforcent l’accessibilité de l’information, la formation des professionnels et des parents ou encore les moyens destinés à l’enseignement spécialisé. Certaines initiatives visent aussi la création de place d’accueil et de répit. Mais parmi les nombreuses actions qui sont développées au travers de ce Plan, je souhaiterais m’attarder aujourd’hui sur l’une d’elle en particulier : La poursuite et le renforcement des initiatives qui visent à assurer la « Transition 16-25 » des jeunes autistes.
Partant du constat que la sortie de l’école signifiait, pour beaucoup de personnes handicapées, la disparition de leur réseau social et l’entrée dans une longue période d’inactivité qui mène à une perte des acquis, le Gouvernement francophone bruxellois a souhaité mettre en place des projets destinés à améliorer la transition école-vie active auprès de jeunes âgés de 16 à 25 ans. Plusieurs services ont ainsi vu le jour dans le cadre des initiatives spécifiques, à l’image des centres de jour, des projets de participation par des activités collectives (PACT) ou encore des projets d’utilité sociale (PUSH) et de volontariat. Tous s’adressent à des jeunes adolescents atteints de toutes formes de handicaps et contribuent à aider la personne dans la préparation de son projet de vie, lui proposer un plan de transition école-vie active comportant des activités adaptées à ses besoins (insertion professionnelle, activités de bénévolat,…).
Afin d’élargir ce panel de débouchés et de le rendre plus accessible et adapté aux personnes autistes, j’ai aussi décidé, dans le cadre du Plan Autisme, de soutenir le nouveau projet que nous inaugurons aujourd’hui.
Il s’agit véritablement d’un projet pilote à Bruxelles, unique en son genre puisqu’il permet à de jeunes adolescents autistes de suivre, en fin de scolarité, un stage de formation professionnelle au sein de l’ETA au travers d’une activité de « multiplication de plantes indigènes ». Vous nous avez expliqué concrètement en quoi consiste ce projet.
On sait aujourd’hui qu’une des particularités de l’autisme est la difficulté d’adaptation du jeune face au changement. Cela provoque généralement des crises et des troubles du comportement qui réduisent bien souvent les possibilités pour un jeune d’exploiter pleinement ces compétences, diminuant ainsi toutes chances d’accès à un travail. La valeur ajoutée de ce projet réside donc dans la possibilité de familiariser un jeune autiste avec un nouvel environnement de travail afin de faciliter ensuite sa future intégration dans une ETA à sa sortie d’école. L’objectif est d’investir dans la formation des jeunes autistes afin qu’ils puissent, eux aussi, exploiter leurs compétences, travailler et gagner en autonomie.
Je tiens donc à souligner le travail remarquable des personnes qui ont œuvrés à la mise en place de ce projet : les équipes travaillant au sein de « La Ferme nos Pilifs » et celles de l’école secondaire spécialisée « Ado Pilifs ». Il s’agit d’une collaboration spécifique et efficace qui devrait être davantage mise en place à Bruxelles.
Je me réjouis également du partenariat qui a été mis en place afin de rassembler les montants nécessaires au développement de ce projet. Il s’agit en effet d’un mode de financement particulier puisque trois acteurs ont apporté chacun une contribution financière importante :
- Dans le cadre du système de cofinancement CAP 48 – COCOF, un montant total de 127.000 € a été investi par les deux partenaires de manière égale afin de financer cette activité sur deux ans permettant ainsi de couvrir les salaires des encadrants.
- La participation de la Loterie Nationale à hauteur de 45.000 € qui a permis d’effectuer les aménagements nécessaire en terme d’infrastructure.
Enfin, je tiens à souligner le rôle essentiel de CAP 48, qui est une initiative extrêmement positive et enrichissante car elle permet de soutenir, à l’image de ce projet, tout une série d’initiatives nouvelles qui sont souvent révélatrices des besoins réels et urgents des personnes touchées d’une manière ou d’une autre par le handicap. Ces initiatives portées par les asbl ou par les parents, sont indispensables pour développer une politique d’aide aux personnes et aux familles qui soit la plus efficace possible.
Il s’agit également d’une opération de sensibilisation à grande échelle qui contribue à changer notre regard sur la différence, à faire évoluer les mentalités afin de favoriser une meilleure inclusion des personnes en situation de handicap dans la société. Je suis donc fière de participer chaque année à la campagne CAP 48, tant par les moyens financiers qui sont investis dans de magnifiques projets, à l’image de celui que nous découvrons aujourd’hui, que par la vente de post-it qui se déroule au mois d’octobre.
Je terminerai en insistant sur le travail remarquable des équipes des Pilifs qui mènent depuis tant d’années diverses projets avec toujours autant de qualité et de détermination. Vous avez fait de cet endroit, un lieu merveilleux où il est bon de travailler ou même de se balader le temps d’une journée en famille. En ma double qualité de Ministre de l’environnement et de l’aide aux personnes en situation de handicap, je serai attentive à la poursuite du développement de Nos Pilifs. Mon désir est non seulement la poursuite des projets d’excellence de la Ferme Nos Pilifs, mais aussi qu’il soient dupliqués ailleurs à Bruxelles.
Je vous remercie.