Je vous remercie d’être venu aujourd’hui à cet évènement célébrant le cap symbolique du 4.000ième logement pris en gestion via le système des agences immobilières sociales (AIS).
Pour moi, ce cap des 4.000 constitue la consécration d’un secteur dont le succès n’a cessé de se confirmer depuis près de 20 ans. Rappelons qu’au début des années 2000, le parc de logements gérés par les AIS ne dépassait pas les 450 unités, soit près de 10 fois moins qu’actuellement. L’augmentation du parc continue d’ailleurs d’être constante ces dernières années : de 3.501 logements en 2013, on est passé à 3.728 en 2014 et nous sommes donc aujourd’hui au-dessus de la barre des 4.000 !
Le secteur des AIS joue à mes yeux un rôle fondamental dans la politique du logement à Bruxelles et ce à divers égard.
Permettez-moi d’en citer quatre en particulier :
Le premier, et sans doute le plus important à mon sens, tient à la mission de socialisation du secteur privé que les AIS permettent d’accomplir. L’outil AIS est de ce point de vue particulièrement efficace d’autant plus que cela se fait de commun accord avec les propriétaires privés qui y trouvent également leur compte malgré une concession sur le montant du loyer. J’aime à penser que les agences immobilières sociales promeuvent en quelque sorte la solidarité entre bailleurs et locataires. Il s’agit au final d’un réel partenariat « win-win ».
Le second tient dans la promotion de la mixité sociale. Il s’agissait d’un des objectifs explicite de l’ordonnance de 1998 portant création des agences immobilières sociales. En évitant la création de ghettos, les agences immobilières sociales facilitent une intégration harmonieuse dans le tissu urbain existant.
Le troisième réside dans le fait que le système des AIS permet d’assurer une plus grande égalité des parties au contrat, locataires et propriétaires. Dans son rôle de médiateur, l’AIS permet à la fois de renforcer le locataire dans sa position et de rassurer le propriétaire dans ses attentes. De ce fait, l’AIS joue aussi un rôle de lutte efficace contre la discrimination et la précarité.
Le quatrième, enfin, est lié à la diversité des AIS qui permet de fait une diversité et une pluralité des actions et des projets. Une AIS n’est pas l’autre. Certaines participent à la lutte contre le sans-abrisme en proposant des logements de transit, d’autres portent des projets d’habitats groupés, d’autres encore portent ou souhaitent porter des projets dans le domaine du handicap, etc. Cette diversité permet de renforcer le gouvernement dans ses politiques à bien des égards. Ce que je souhaite encourager.
Je ne citerai pas ici l’ensemble des avantages liés au recours aux AIS, cela a déjà été dit.
Il est clair que si l’outil connait un tel succès aujourd’hui, c’est en partie à cause de ces avantages, notamment fiscaux. Je pense toutefois que les causes du succès ne se réduisent pas à cela. Une part importante tient aussi au dynamise et à la passion dont font preuve l’ensemble des agences immobilières dans l’exercice de leur activité. Le politique se doit de soutenir cette dynamique. C’est la raison pour laquelle j’ai notamment lancé l’année dernière un appel à projet consacré au « logement intergénérationnel » pour un budget d’un million €. Celui-ci a d’ailleurs donné de très bons résultats puisque qu’une dizaine de projets ont été retenus dont plus ou moins la moitié avec la participation d’AIS.
Je tiens à continuer à encourager le développement du secteur des AIS à l’avenir. Un budget total de 11.639.000 €, qui avait été augmenté d’environ 1,5 Millions en 2015, a été reconduit en 2016.
En outre, je tiens à continuer à mener ma politique en concertation avec le secteur. L’évolution législative récente constitue selon moi le point de départ d’un chemin que les pouvoirs publics et les AIS vont parcourir ensemble avec pour objectif commun, la pérennisation, voire le renforcement de la dynamique en cours.
Pour conclure, je suis et reste plus que jamais persuadée que nous disposons d’un outil extrêmement précieux au travers des AIS pour répondre au manque de logements à prix abordables dans notre Région. Un outil qui se met rapidement en œuvre et qui constitue une réponse complémentaire à la construction de logements publics.