A l’initiative des Ministres de l’Action sociale, Céline Fremault et Pascal Smet, le Gouvernement bruxellois a validé ce 21 décembre l’ordonnance sans-abri. Outre la reconnaissance des nouveaux services d’aide aux sans-abri (Housing First, les centres de jour, travail de rue, …), deux asbl de droit public vont voir le jour. D’une part, une asbl coupole nommée « Bruss’help » chargée de la coordination, de l’orientation des sans-abri vers les différents services, et de l’analyse des causes du sans-abrisme pour une meilleure prévention. D’autre part, une seconde asbl nommée « New Samusocial » sera chargée de mettre en œuvre un accueil d’urgence inconditionnel et gratuit. La composition de son conseil d’administration sera paritaire et un contrat de gestion sera établi. L’objectif de cette nouvelle ordonnance est d’accompagner vers le logement durable et l’insertion sociale.
Bruxelles connaît une situation économique, démographique et migratoire particulière. Comme d’autres capitales européennes, non seulement certaines catégories sociales (jeunes sans emploi, ménages monoparentaux, …) s’y appauvrissent, mais en plus, des populations poussées par la détresse économique et/ou humanitaire s’y installent dans l’espoir d’améliorer leurs conditions de vie. Cette pauvreté est la cause du phénomène du sans-abrisme que connaît Bruxelles. C’est pourquoi il était indispensable de se doter d’un outil de gouvernance et de coordination des secteurs de l’aide aux sans-abri efficace et visant aussi bien l’aide d’urgence que l’accompagnement vers la sortie de rue et l’insertion sociale.
Tous les acteurs de l’aide aux sans-abri ont été impliqués dans la mise en place de ce nouvel outil qu’est la nouvelle ordonnance afin que leur travail puisse aboutir à l’amélioration des conditions de vie des Bruxellois vivant aujourd’hui dans la précarité.
La nouvelle ordonnance changera radicalement le paysage de l’aide aux sans-abri :
o La division du travail et la coordination entre organisations sera plus rationnelle.
o Les moyens mis à disposition sont plus conséquents avec une attention particulière aux projets visant l’accès au logement (mais non pas au détriment de l’aide d’urgence). (pour Housing first et d’autres projets d’inclusion, l’augmentation des moyens est constante depuis 2015 – ex : 1.420.000 €/an pour Housing first)
o Les besoins des personnes seront mieux analysés afin de pouvoir leur proposer le type d’aide le mieux adapté à leurs situations spécifiques.
o En termes de gouvernance, beaucoup de changements sont aussi prévus par l’ordonnance. Deux asbl de droit public vont voir le jour. Elles auront un mode de fonctionnement paritaire, donc le secteur les co-gèrera avec les CPAS et les représentants du Gouvernement . Leur fonctionnement sera contrôlé via la mise en place de contrats de gestion.
- Une asbl coupole, de coordination, s’appellera « Bruss’Help» et sera chargée de la coordination, de l’orientation des sans-abri vers les services et de l’analyse des causes du sans-abrisme (afin de penser et mettre en œuvre la prévention).
- Une seconde asbl s’appellera le «New Samusocial» et sera chargée de mettre en œuvre un accueil d’urgence inconditionnel et gratuit. C’est cette organisation, régionale et publique, qui reprendra les missions de l’ancien Samusocial. Elle sera aussi cogérée par l’ensemble du secteur, par les CPAS et par les pouvoirs publics.
L’ensemble du secteur, les CPAS et toutes les parties prenantes ont été associées à cet important travail de réforme et on peut affirmer aujourd’hui que toutes les remarques et suggestions ont été non seulement entendues mais également intégrées.
« Cela fait des années que le secteur d’aide aux sans-abri attendait une réforme. L’ampleur du phénomène du sans-abrisme, sa gravité en termes humains ainsi que la crise du Samusocial, sont tous des éléments qui nous indiquaient que nous devions réformer le secteur avec force et volontarisme. C’est aujourd’hui chose faite. » explique la Ministre Céline Fremault.
« Après deux ans de concertations, le projet d’ordonnance a été adopté aujourd’hui définitivement par le gouvernement. Il va être envoyé pour un dernier avis au secteur avant de suivre à la rentrée le parcours parlementaire traditionnel. Après les tourments de cette année, le projet encre l’action de lutte contre le sans-abrisme dans la sphère publique et régionale tout en jouant le jeu de la gestion paritaire. Nous dotons ainsi notre Région de nouveaux outils performants et transparents » a déclaré Pascal Smet, Ministre de l’Aide aux personnes.
