A l’initiative de la Ministre du Logement Céline Fremault, le Collège réuni de la Commission communautaire commune a donné fin juin son accord pour une subvention de 80.000 euros à l’ASBL Office de Réadaptation Sociale pour le projet « sortie de prison et accès au logement ». Le montant global annuel attribué par la Cocom à ce projet innovant est de 130.000 euros.
Lors de la sortie de prison, une des problématiques principales vécue par les anciens détenus concerne l’absence d’un logement et le risque de devenir sans-abri. L’accès au logement est en effet extrêmement difficile pour les personnes ayant séjourné en milieu carcéral et ne disposant pas des ressources matérielles requises par un marché locatif exigeant.
Jusqu’à présent, peu de chose était mis en œuvre pour faciliter l’accès au logement des détenus sortant d’un des trois établissement pénitenciers situés à Bruxelles. Face à ce constat, la Ministre Céline Fremault, en charge de l’Action sociale et de l’Aide aux justiciables, a initié il y a deux ans un projet avec pour objectif principal d’accompagner des anciens détenus en risque de sans-abrisme vers un logement de type « Housing first ». Celui-ci est piloté par l’asbl « Office de réadaptation sociale » spécialisée dans le travail social avec les prisonniers au sein des prisons mais qui dans ce cadre travaille également l’accompagnement social à l’extérieur, au sein de logements occupés par des anciens détenus.
Concrètement, l’asbl « Office de réadaptation sociale » procède à l’identification des personnes qui risquent de se retrouver dans une situation de sans-abrisme à leur sortie de prison. La connaissance de la part de cette asbl des situations individuelles des détenus est nécessaire, et son expérience en matière d’accompagnement social au sein de l’univers carcéral très utile. Parallèlement, l’asbl négocie des conventions avec des agences immobilières sociales ou directement avec des propriétaires privés afin de disposer de biens locatifs. Le fait d’assurer un accompagnement des détenus est naturellement un facteur qui consolide le rapport de confiance entre les propriétaires et les locataires. Une fois installé dans le logement, l’asbl « Office de réadaptation sociale » et l’asbl « Dispositifs relais » continuent leur travail d’accompagnement social pluridisciplinaire pour assurer la permanence de l’ex-détenu dans une situation locative et favoriser le parcours d’intégration sociale.
Outre les partenariats avec les agences immobilières et avec le secteur associatif, d’autres démarches ont dû être entreprises pour faciliter l’accès des anciens détenus à un logement. Premièrement avec les CPAS afin de s’assurer qu’en cas de logement communautaire, les allocations sociales ne soient pas réduites en vertu de leur statut de cohabitant. Et deuxièmement avec les juges du Tribunal des applications des peines pour qu’ils acceptent que plusieurs personnes bénéficiant du régime de libération conditionnelle ou porteurs de bracelets électroniques puissent vivre sous le même toit.
Lancé mi 2016, le projet a déjà rendu possible l’accès au logement et l’accompagnement social de 10 personnes. Un chiffre naturellement appelé à augmenter. Les moyens mis à disposition vont être adaptés en fonction du développement du projet et de l’identification des besoins.
« Les anciens détenus sont souvent stigmatisés et rencontrent beaucoup de difficultés à souscrire un bail de location. En tant que Ministre en charge de l’action sociale et de l’aide aux justiciables, il me semble important de soutenir ce projet qui accompagne les anciens détenus en risque de sans-abrisme vers un logement, un pilier essentiel pour se réinsérer en toute dignité dans la société », explique la Ministre Céline Fremault.