Depuis la canicule de 2003 caractérisée par des pics de température et d’ozone exceptionnels, de nombreux pays européens ont adopté des règlements fixant les consignes et un plan d’urgence en cas de forte chaleur. Depuis la 6ème réforme de l’Etat, cette compétence a été transférée aux Régions. Adapté aux spécificités bruxelloises par la Ministre de l’Environnement, Céline Fremault, le Plan chaleur comporte 4 phases : la phase de vigilance, la phase d’avertissement niveau 1, la phase d’avertissement niveau 2 et la phase d’alerte. Ce plan permet de réagir rapidement et d’éviter la mortalité chez les groupes identifiés comme « à risque ».
La conjonction de la forte chaleur et des niveaux élevés de pollution entraînent des conséquences négatives en termes de santé publique. La canicule de 2003, qui a duré deux semaines avec des maximas proches des 40° a été responsable d’environ 45.000 décès en Europe. Des conditions météorologiques similaires ont été également observées en 2006.
En raison du réchauffement climatique, les météorologues s’attendent à une augmentation du nombre de vagues de chaleur au 21ème siècle. « Ces chaleurs exceptionnelles pourraient revenir tous les 3 à 5 ans. Il est dès lors nécessaire de disposer d’un plan permettant de réagir rapidement pour éviter la mortalité des personnes âgées et des jeunes enfants souffrant de problèmes respiratoires. » explique la Ministre de l’Environnement, Céline Fremault.
Forte chaleur
La définition varie d’un pays à l’autre. En Belgique, une période de forte chaleur est définie comme étant une période d’au moins trois jours consécutifs au cours de laquelle la moyenne des températures minimales dépasse 18° à Uccle, et la moyenne des températures maximales est d’au moins 30° à Uccle.
Pic d’ozone
L’ozone présent dans l’air ambiant est un gaz polluant très dangereux pour la santé. Les personnes souffrant de problèmes respiratoires, les personnes âgées et les jeunes enfants en particulier, sont les plus atteints par les fortes concentrations d’ozone. Toutefois, les adultes en bonne santé peuvent également être incommodés, surtout s’ils pratiquent des efforts intenses au grand air.
Au niveau européen, la valeur seuil pour l’information de la population a été fixée à une concentration horaire moyenne de 180 microgrammes d’ozone par mètre cube d’air. Le seuil d’alerte est dépassé à partir d’une concentration horaire moyenne de 240 microgrammes d’ozone par mètre cube d’air.
Le Plan Chaleur
1. Phase de vigilance : cette phase est active entre le 15 mai et le 30 septembre, période au cours de laquelle les fortes chaleurs et/ou pics d’ozone sont les plus susceptibles de se produire. Elle implique notamment une communication passive sur le site internet de CELINE, la cellule interrégionale de l’Environnement.
Lors de cette phase, un dépliant d’information élaboré par Bruxelles-Environnement, la Cocom et la Cocof est distribué dans les maisons de repos, les centres d’accueil pour les personnes handicapées et les sans-abri. Mais également notamment aux communes et aux crèches. Le site web de Bruxelles Environnement reprend également des informations précieuses comme les îlots de fraicheur (les espaces verts où les températures peuvent diminuer de 1° à 6,8°) et les fontaines d’eau. Un centre d’appel est également ouvert aux citoyens de 9 à 17h (02.775.75.75) . Et enfin, une clause a été insérée dans l’Agenda 21 pour une entraide entre voisins pendant la canicule.
2. Phase d’avertissement niveau 1 : il s’agit d’un stade de pré-alerte déclenché uniquement sur base des critères météorologiques.
Aucune action n’est à mettre en œuvre.
3. Phase d’avertissement niveau 2 : cette phase est déclenchée lorsque les critères sur les fortes chaleurs et/ou l’ozone sont atteints. Elle implique une communication active.
CELINE (la cellule interrégionale de l’Environnement) diffuse par email un avertissement au Haut fonctionnaire de l’agglomération, aux administrations de la Cocom et de la Cocof, à l’administration de Bruxelles Environnement, aux médias, aux communes, …
4. Phase d’alerte : Phase au cours de laquelle les critères sur les fortes chaleurs ET l’ozone sont atteints. Cette phase est un renforcement de la phase d’avertissement de niveau 2 et n’est activée que sur décision prise par le RAG (Risk Assessment Group). Elle implique une communication renforcée.
Cette phase n’a jamais été appliquée. Dans le cadre de cette alerte, les autorités compétentes pourront mettre en place une cellule de gestion de crise qui pourra prendre des mesures concrètes comme par exemple annuler ou postposer des manifestations de masse (sportives, culturelles ou autres) pour limiter les effets néfastes de la chaleur.