D’après le commissaire Vytenis Andriukaitis, il n’y plus aucun doute : la Commission européenne va renouveler l’homologation du glyphosate pour une période de 18 mois. Ce pesticide connu également sous le nom de RoundUp est considéré comme cancérigène probable par l’OMS. La Ministre de l’Environnement, Céline Fremault, qui a toujours mis en avant le principe de précaution et qui a décidé d’interdire l’usage du glyphosate à Bruxelles, regrette profondément cette décision qui met en péril la santé des citoyens européens et leur environnement.
Le glyphosate est la substance active de nombreux pesticide dont le plus connu est le RoundUp commercialisé par la société Monsanto, sans oublier les produits concurrents Bayer, Syngenta, BASF ou encore Dow Agrosciences. Un produit classifié en 2015 par l’OMS comme cancérigène « probable » ou « possible » pour l’homme. Utilisé par les professionnels et les particuliers sans toujours utiliser les protections ad hoc et parfois en surdose, le glyphosate représente un risque probable pour la santé humaine et pour l’environnement.
Cela fait des mois que les experts des Etats membres de l’UE sont en désaccord sur l’autorisation ou non du renouvellement de l’homologation du glyphosate. Une fois de plus le 24 juin, les Etats membres de l’UE n’ont pas atteint la majorité qualifiée en comité d’appel. Or la décision était attendue avant le 30 juin, date d’échéance de l’autorisation de commercialisation accordée au glyphosate. C’était donc au tour de l’exécutif européen de trancher rapidement sur l’avenir de cette substance au sein de l’Union européenne. Chose faite depuis ce jour, si l’on en croit le commissaire Vytenis Andriukaitis !
Rejetant le principe de précaution, la Commission européenne a donc décidé envers et contre tout d’accorder une prolongation de l’homologation pour 18 mois du glyphosate . « Pourtant et au regard de sa récente classification par l’OMS, cela fait plusieurs mois que ce produit sulfureux ne devait plus avoir sa place dans les rayons de nos magasins, sa prolongation est aussi incompréhensible qu’irresponsable déplore Céline Fremault.
En mars dernier, les Ministres de l’Environnement Di Antonio et Fremault avaient demandé officiellement aux Ministres fédéraux compétents d’interdire la mise sur le marché du glyphosate. L’établissement des normes de produits reste en principe une compétence fédérale, mais dans le cas du glyphosate cela impacte directement la protection de l’environnement ainsi que la politique de l’eau qui relèvent des compétences régionales. Willy Borsus, Ministre fédéral de l’Agriculture, a malgré tout campé sur ses positions et a confirmé à plusieurs reprises qu’il soutiendrait la proposition de la Commission européenne de renouveler l’homologation du glyphosate. Une position qu’il a adopté le 24 juin au sein du comité d’appel. Cette attitude s’apparente à une réelle lâcheté environnementale !
Face à si peu de prise de conscience du Fédéral, la Région de Bruxelles-Capitale a pris des mesures fortes en matière de prévention. Le 15 avril dernier, sur proposition de la Ministre de l’Environnement Céline Fremault, le Gouvernement bruxellois a introduit un arrêté visant l’interdiction de l’utilisation à Bruxelles des pesticides contenant du glyphosate. Céline Fremault avait alors souligné « l’importance, pour les particuliers comme pour les professionnels, de réduire significativement l’utilisation des pesticides et de favoriser l’usage d’alternatives plus respectueuses de l’environnement ».