le Plan intra-francophone de lutte contre les violences sexistes et intra-familiales : concrètement, à Bruxelles, c’est quoi ?

C’est désormais acquis, 3% des logements sociaux bruxellois (l’équivalent de 75 places) seront prioritairement accordés aux femmes victimes de violences conjugales. La décision a été celle de leur accorder une priorité absolue et non pas par points de priorité, comme c’est le cas en Wallonie, afin de faciliter le processus de sortie des centres d’hébergement.
Cette mesure s’inscrit dans le Plan intra-francophone 2015-2019 de lutte contre les violence sexistes et intra-familiales récemment adopté par les Gouvernements de la Fédération Wallonie-Bruxelles, de la Région Wallonne et de la Commission Communautaire Française (Cocof).
Ce nouveau plan renforcé contient 176 mesures et se décline autour de la lutte de six principales violences :
- La violence conjugale et à l’égard des enfants ;
- Les violences sexuelles (viol, harcèlement sexuel et prostitution) ;
- Les mariages forcés ;
- Les mutilations génitales féminines ;
- Les violences liées à l’honneur ;
- Les violences sexistes
Les deux axes principaux d’actions résident dans la prévention (sensibilisation, formation,…) et la protection et le soutien (permanences téléphoniques, services d’accueil,…).
Outre la nouvelle mesure facilitant le relogement des femmes victimes de violence conjugale, Céline Fremault a identifié quatre autres domaines d’intervention phares pour Bruxelles :
- Une mesure transversale qui permet d’agir à la racine du problème : l’Education relative à la vie relationnelle, affective et sexuelle (EVRAS). Actuellement, la Cocof finance 8.000 heures d’animation assurées par les animateurs de centres de planning familial et ce, dans plus de 180 écoles. Le respect de chacun dans la relation amoureuse et l’égalité entre femmes et hommes seront les deux focus des animations dès la rentrée prochaine. Céline Fremault a également lancé un processus de collaboration entre les centres de planning familial et plusieurs associations bruxelloises de terrain. En outre, une collaboration avec la jeune asbl « Touche Pas à ma Pote » est prévue. « Touche Pas à ma Pote » réalise déjà un travail de terrain formidable en se rendant dans les écoles avec la Ligue d’impro qui met en scène de courtes formes adaptées au public adolescent et dans une dynamique participative.
- L’accueil d’urgence et le soutien psycho-social de femmes victimes de violence conjugale : Aujourd’hui, une seule structure d’accueil spécifique pour les femmes victimes de violence conjugale existe à Bruxelles. Celle-ci dispose de 34 places, un nombre insuffisant qui contraint la structure à refuser des femmes et enfants. Céline Fremault a donc la ferme intention d’acquérir, d’ici 2017, un nouveau bâtiment d’une capacité de 20 à 30 places exclusivement réservé aux femmes victimes de violences conjugales.
- La lutte contre les mariages forcés et précoces : Céline Fremault poursuit activement le financement (31.000 euros) du Réseau Mariage et Migration qui réalise un travail essentiel de lutte contre toute forme de mariage privant la liberté de choix. Ce Réseau fédère une quinzaine d’associations bruxelloises aux profils aussi riches que variés. Le Réseau Mariage et Migration comprend notamment une ligne téléphonique d’écoute dont la permanence permet de clarifier sa situation avec la victime afin de l’aider à retrouver une capacité d’action face à son vécu et de l’orienter adéquatement.
- La lutte contre les mutilation génitales féminines : Intact et Gams sont deux associations particulièrement actives dans le combat mondial visant à mettre fin à la pratique des mutilations génitales féminines. Les enjeux sont tellement importants que Céline Fremault a personnellement insisté pour que ces deux asbl soient soutenues financièrement par la Cocof. En 2015, Intact et Gams ont respectivement été subsidiés à hauteur de 16.000 et 5.000 euros.